VIE DE L’ASSOCIATION
Retour sur la rencontre digitale du GT cryptopaiements du 28 novembre 2024
Le GT cryptopaiements a organisé le 28 novembre 2024 une rencontre digitale (webinaire). Après une introduction par Hervé Sitruk, la première partie de cette rencontre sur le thème « Cryptopaiements : panorama, scénarios et état d’adoption dans le monde » a été marquée par quatre présentations (voir ci-dessous lien vers le replay des vidéos) :
- Les stablecoins, nouvel enjeu des paiements (Hubert de Vauplane, Kramer Levin) (28 :50)
- Panorama des acteurs des cryptopaiements (Thibault Pelé, Worldline) (10 :35)
- Que signifie l’acceptation des cryptopaiements? (Nicolas Kozakiewicz, WorldLine) (13 :28)
- Panorama de l’adoption des cryptopaiements en 2024 (Michel Khazzaka, Valuechain consulting) (23 :51).
La seconde partie de cette rencontre était consacrée à une table ronde sur le thème « Comprendre l’adoption des stablecoins en tant que moyens de paiement » réunissant Stéphanie Cabossioras (SG Forge), Nadia Domec (Payinnov), Cathie-Rosalie Joly (Bird&Bird), Hubert de Vauplane (Kramer Levin), Rémy Ozcan (Fédération française de la blockchain) et Michel Khazzaka (Valuechain consulting).
Lien vers la vidéo de la table ronde (1 :31:42)
Retour sur la plénière mensuelle du 10 décembre 2024
Pour sa réunion plénière du 10 décembre 2024, France Payments Forum a eu le plaisir d’accueillir Philippe Tibi, président du Comité exécutif et des comités techniques du projet « Financement Scale-UP » (Ministère de l’économie et des finances), Gabriel Cumenge, sous-directeur des banques et des financements d’intérêt général (Direction générale du Trésor) et David Renault (Team leader SEPA, EBA Clearing).
Philippe Tibi rappelle que lorsqu’il a commencé sa mission sur le financement des entreprises du secteur des technologies en France, la question était « Pourquoi n’a-t-on pas en France de grandes entreprises technologiques ? », et sa réponse a été « Il n’y a pas de grandes entreprises parce qu’il n’y a pas d’actionnaires ». Les exemples américain ou chinois montrent en effet que pour qu’une entreprise de technologie disruptive atteigne une certaine taille, il faut qu’elle ait accès à un capital très abondant.
L’enjeu était donc d’inciter les détenteurs du capital à investir dans des fonds spécialisés sur la technologie. En 2020, Philippe Tibi a obtenu des compagnies d’assurance françaises qu’elles s’engagent à investir 6 milliards d’euros, et elles ont tenu cet engagement. Un deuxième plan a été lancé mi-2023, visant une collecte supplémentaire de 7 milliards d’euros.
Aujourd’hui, les investisseurs sont au nombre de 35 (28 compagnies d’assurance et 7 grandes entreprises), les fonds de venture capital gèrent 26 milliards d’euros et les fonds de tech cotés 15 milliards d’euros.
La France a donc une force de frappe importante. On peut certes s’en réjouir, mais il faut garder à l’esprit que le financement de la technologie est au moins 10 fois plus important aux États-Unis qu’en Europe. Pour que l’Europe soit capable de « prendre les trains qui vont changer le monde », il faut du capital : du capital privé, mais aussi du capital public. Conclusion « nous avons un grand effort collectif à accomplir en Europe pour mobiliser des capitaux ».
Gabriel Cumenge a tout d’abord évoqué l’actualité américaine, à la lumière de ce qu’on peut deviner des intentions de la future administration Trump. En matière de paiements, «ce qui est sûr, c’est qu’elle mettra toujours les intérêts de Visa et Mastercard, en tant qu’intérêts d’entités américaines, au-dessus des intérêts des Européens ». Et sur la réglementation des cryptos « le vrai risque, en termes de souveraineté européenne, est celui d’une forte poussée sur des stablecoins en dollars »). D’où la nécessite d’établir un « dialogue exigeant » sur ces sujets.
Il a ensuite évoqué l’actualité réglementaire européenne, en soulignant que « les enjeux de souveraineté continueront d’être la ligne de force », puis l’euro numérique, de détail et de gros (voir à ce propos l’article de cette newsletter sur les dossiers européens).
David Renault a fait un point sur le règlement sur le virement instantané et ses impacts en matière de réduction des temps de traitement et de gestion de la liquidité. Il a ensuite évoqué le Request-to-Pay, soulignant que « la combinaison d’un Request-to-Pay et d’un Instant Payment permet de traiter quasiment tous les cas d’usage, y compris le e-commerce ou le paiement chez un commerçant ». La fin de sa présentation était consacrée aux travaux d’EBA Clearing sur la lutte contre la fraude et sur l’amélioration des paiements transfrontières.
Pour plus de détails, lire le compte rendu de l’intervention de David Renault.